Ce jour là… j’ai vraiment eu le sentiment que les leaders dysfonctionnaient

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Mais n’était-ce pas, en fin de compte, le miroir de toute notre société de manière générale qui dysfonctionne ? 

Pour aborder le sujet, partons de l’hypothèse qu’il existe une relation de cause à effet mais dont on ne sait pas vraiment qui a commencé ?! 

Est-ce la population avec son moral en berne qui influence, voire épuise tant de nos leaders ? Où ne serait-ce pas une majorité de nos leaders qui abuserait impétueusement de leur pouvoir sur les gens tout en leur faisant croire que c’est pour “ leur plus grand bien mais aussi, ne l’oublions jamais, pour la sauvegarde de nos démocraties, et désormais de nos vies” ? 

Pour le dire autrement, est-ce que c’est l’influence de la société dans son ensemble qui a conduit Nicolas Sarkozy, alors Président de la République française, à traiter un jeune de pauvre con en lui donnant ordre de se casser ? Ou est-ce que ce craquage émotionnel de la part du leader le plus haut gradé du sommet de l’Etat n’a pas entaché la symbolique du pouvoir présidentiel en ouvrant la brèche à toutes les dérives violentes et insolentes que nous connaissons actuellement ? 

Ces questions n’auraient évidemment aucun intérêt si l’arrivée au pouvoir de partis extrêmes basés sur des idéologies de rejet et d’exclusion comme en Italie, en Hongrie, en Pologne – pour ne rester qu’en Europe – ou l’augmentation sans précédent des adhésions aux partis extrêmes ne faisaient pas entr’apercevoir à qui veut bien regarder en face, un glissement de terrain progressif des démocraties vers des formes plus obscures de gouvernance par la peur. 

Ces questions n’auraient également aucun intérêt si, les scandales liés à la corruption et/ou aux abus de pouvoir n’étaient pas en train d’être banalisés. 

Alors, doit-on prendre au sérieux ces dysfonctionnements ? 

Je vous propose de partir dans un voyage au cœur d’une réflexion basée sur l’observation du monde politique en corrélation avec l’état de la société actuelle. 

Si nos sociétés développées semblent évoluer avec des indicateurs de dysfonctionnements qui peinent désormais à masquer les dérives provenant du “mal-à-être” généralisé des populations, ce mal-à-être devient également de plus en plus poignant dans l’univers des leaders. En France, cela s’est à nouveau manifesté, par exemple, lors des dernières élections présidentielles de 2022 à l’occasion desquelles, une partie des 58% des voix rassemblées autour d’Emmanuel Macron a été abondée par les votes de républicains anti-Macron. Juste pour tenter de sauvegarder le semblant de démocratie qu’il restait. Doit-on s’en féliciter pour autant ? Oui et non. 

Oui parce que pour le moment, la démocratie tient toujours. Et non, car une frange importante de la population ne vote plus jamais “Pour” un candidat, une vision, un projet, voire un avenir, mais “Contre” le pire.  Combien de temps cela va-t-il tenir ? Et est-ce la seule chose que le monde politique dans son ensemble peut désormais offrir aux populations ?  

Corrélativement à cette dégradation des “offres” politiques, une évolution sans précédent semble s’être amorcée au niveau des consciences au sein de la population. Le monde des illusions prônant la toute puissance de la matérialité s’étiole au rythme de l’émergence de cette évolution qui voit naître le besoin “d’autre chose”. Il ne s’agit pas tant, comme nous le pensions il y a quelques années, de changer les vieux élus par de nouveaux, en mode : “casier vierge”. Cela a été fait. Et nous savons désormais que ce n’est pas une solution. Dénoncer et accuser les autres de nos malheurs sans se regarder soi-même en face ne marche pas non plus. Le triangle dramatique de Parkman montre quotidiennement que le désastre qu’il représente est aussi grand que l’ignorance qui guide toutes celles et ceux engouffrés dans des rôles successifs de victimes, de bourreaux et de sauveurs. 

Cet éveil de conscience semble nous appeler à faire preuve de courage. Un courage qui serait collectif. Autrement dit, un courage dont les élus ne seraient pas exemptés grâce à l’un de leurs mandats. Le courage de se regarder en face et de se demander : “qui je suis “? Le courage d’aller voyager en plein cœur de son être. Le courage de perdre pour gagner. Le courage de changer de mentalités, d’état d’esprit, de croyances et donc, in fine, de comportements. Le courage de proposer une autre manière de faire de la politique. Et de le faire vraiment ! Le courage de dire ce que l’on fait et de faire ce que l’on dit. Le courage d’inspirer par une autre manière d’être et d’incarner ses valeurs moteur. Le courage d’arrêter de se mentir et de mentir aux autres pour embellir l’image. Le courage d’arrêter d’avoir peur de son image et de son ombre, ainsi que du “qu’en dira-t-on ?” Le courage enfin de cesser d’essayer désespérément d’être aimé mais de comprendre – enfin – comment aimer sans condition. 

Il s’agit d’oser être “qui je suis” et de se donner le droit de vivre cette authenticité. Pour cela, chacun peut dès à présent voir, dans les jugements qu’il porte au quotidien sur les autres, les ombres de ses propres failles. Celles-là mêmes qui le définit et peut lui permettre de comprendre “qui il est ?”. Celles-là mêmes qui contient toute sa puissance. Cette force qui lui vient de l’intérieur.  

C’est l’une des raisons pour lesquelles il apparait urgent d’encourager les leaders actuels et de demain à fonctionner à partir d’une nouvelle conscience et connaissance d’eux-mêmes, de qui ils sont, et de comment ils fonctionnent pour comprendre pourquoi il leur est totalement vain de s’épuiser à chercher le pouvoir (ou le bonheur ?) à l’extérieur et pourquoi cela ne les satisfera jamais. La société dans son ensemble a grand besoin de leaders équilibrés, courageux et alignés à leur raison d’être au monde. Autrement dit, des leaders conscients et guéris de  toute soif insatiable de pouvoir et de volonté de dominer. Car ces ingrédients n’ont malheureusement jamais auguré d’un avenir meilleur pour les populations. 

Le monde a besoin de leaders bien-portants

Dans un contexte de forte accélération du changement, de crise politique liée, entre autres, à des scandales plus audacieux les uns que les autres et un besoin de posséder le pouvoir plus fort que de raison ; de crises sanitaires à répétition bénies par les gouvernements successifs pouvant excuser tous comportements abusifs : injonction à se soumettre à l’autorité, à l’obéissance, au contrôle des populations et retrait du droit de chacun à disposer de son libre arbitre… Tout cela sous couvert de nous sauver la vie. 

Là où ces mêmes responsables politiques échouent à réguler le désastre de la crise économique (sauf entreprises du CAC40),  les catastrophes liées à l’obsolescence des systèmes de l’éducation et de la santé, dont les personnels sont épuisés lorsqu’ils ne sont pas méprisés. Bref, dans ce contexte où règne la peur, vous avez sans doute envie de me demander : “Mais, à qui profite cette montée en puissance du sentiment d’insécurité ?!” 

Aussi loin que je me souvienne, et en ne regardant que dans les mémoires encore fraiches de l’histoire contemporaine, les derniers à avoir gouverné grâce à la peur étaient des dictateurs. 

En ce sens, nous pouvons dire que quand les leaders dysfonctionnement, c’est toute la société dans son ensemble qui dysfonctionne. Car ces dysfonctionnements peuvent conduire au chaos là où il pourrait être anticipé grâce à des leaders capables de détachement par rapport à leur soif de posséder le pouvoir et suffisamment bien-portant (ce qui n’a rien à voir avec “gros”) pour accompagner les changements en conscience, en responsabilité et avec un autre esprit. Mais le monde a surtout besoin de leaders politiques et économiques bien-portant psychologiquement, physiquement et émotionnellement.

Passer du leadership d’action à un leadership d’inspiration

Nous commençons à le deviner, la réponse attendue par la société face à nos leaders ne semble plus vraiment se trouver dans des actions et/ou dans des “savoir-faire” mais plutôt dans l’incarnation de valeurs et dans des savoirs être ». 

Ce qui nous renvoie à la question de savoir si l’influence grandissante de “têtes d’affiche” qui surfent sur la peur est une bonne nouvelle pour le fonctionnement et le respect des valeurs de la démocratie ?  

Si le besoin est aujourd’hui de retrouver de la confiance, de la sécurité et de la cohérence, la gouvernance doit-elle pour autant soustraire les libertés des citoyens à disposer de leurs droits fondamentaux : la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ?  Ces modes d’agir ne trahissent-ils pas un profil de leaders en manque d’inspiration et de capacité à évoluer personnellement pour interagir efficacement avec le monde d’aujourd’hui ? Serions-nous exposés à des responsables politiques appartenant à un ancien monde ? A des leaders politiques ne comprenant pas/plus la société qu’ils sont chargés d’administrer ? A des leaders politiques qui roulent sur des référenciels qui ne sont plus. 

Ce qui expliquerait leur besoin de plus en plus grand d’apaisement et de réconciliation. Mais il reste bien trop souvent encore une confusion dans leurs esprits. Ils pensent nourrir leurs besoins à l’extérieur d’eux-mêmes : en menant des actions dans tous les sens, en ayant des listes interminables de « choses à faire », et surtout, en ne gérant plus du tout leur temps. Ces symptômes sont le signe caractéristique d’une recherche angoissée d’être aimé et/ou reconnu absolument. Mais d’une recherche à l’extérieur de soi alors que les réponses sont à l’intérieur. 

Être un leader aujourd’hui ou le devenir n’est pas anodin

La manière d’investir son « pouvoir/leadership » aux bénéfices des autres et sur la société dans son ensemble est l’un des enjeux de société majeur aujourd’hui. Les conséquences au sein des organisations, des entreprises et face à la manière dont nous sommes « gouvernés » ainsi que la destinée que nous souhaitons donner à l’avenir de nos sociétés restent au cœur de ces prérogatives. 

Un nombre de plus en plus important de mouvements et/ou contre-pouvoirs “citoyens” émergent en écho direct aux effets de l’absentéisme de leadership et de cohérence à la tête de nos organisations politiques et économiques actuelles. 

Comment créer une véritable alternative ? J’entends par là une vision ou une direction qui nous fait nous lever très tôt le matin des élections le cœur léger et impatient d’aller voter ! Dans les 58% + 40 % – 28% d’abstention, combien sont allés voter pour un véritable projet de société et/ou un leader inspirant et qui nous fait rêver ? Une partie y est allée pensant que leurs peurs seraient “enfin” anéanties. Une autre parce qu’en période d’incertitude “il ne faut surtout rien changer”. Enfin la troisième partie pour tenter de sauvegarder ce qu’il reste de notre démocratique en évitant le pire tout en sachant au fond d’eux-mêmes que ceci n’est sans doute qu’une illusion. 

Comment sortir, individuellement et collectivement des conflits et de la dualité, si ce n’est en ouvrant des voies pour qu’émergent des leaders différents ? Ne devrait-on pas commencer par trouver des moyens de répondre à l’urgence du besoin des leaders actuels d’être  bien dans leur propre peau et dans leur vie ? Ne voit-on pas à quel point leur équilibre personnel (émotionnel, psychologique, physique) est fondamental. Celui-ci a un impact direct sur leurs manières d’être, de penser ainsi que sur leurs comportements. Autrement dit, sur leurs choix, décisions et actions. Tout cela impact  inévitablement l’ensemble de la population.  

Le bonheur permet un meilleur fonctionnement de l’individu dans ses activités et son environnement, lequel finit généralement par être couronné de succès

Un certain nombre de scientifiques ont pu observer la multitude des bienfaits du bonheur sur les gens : (Sources : http://economie-bonheur.org/les-vertus-du-bonheur/)

  • le succès professionnel : les salariés heureux sont plus productifs, mieux évalués par leurs supérieurs, ils gagnent davantage (y compris plusieurs années plus tard) et retrouvent plus facilement un emploi lorsqu’ils connaissent un épisode de chômage ;
  • le succès sentimental : les gens heureux ont plus de chances de se marier et, une fois mariés, moins de chances de divorcer ;
  • les performances sexuelles : les gens heureux ont plus de rapports sexuels et sont plus fertiles ;
  • de meilleures relations sociales : les gens heureux sont plus appréciés par leurs connaissances ;
  • une santé physique supérieure : les personnes heureuses affichent une meilleure réponse immunitaire aux infections, une moindre réponse inflammatoire et une fréquence plus faible de maladies cardio-vasculaires ;
  • une santé mentale également supérieure : les gens heureux ont moins de risques de connaître une dépression ;
  • une plus grande résilience : les gens heureux se remettent plus vite des accidents de la vie ;
  • des niveaux de stress et d’anxiété plus faibles ;
  • une mortalité plus faible aux différents âges ;
  • une espérance de vie plus longue

Alors pourquoi ne pas se lancer dans la quête du bonheur pour les leaders ?!

Comment trouver une alternative aux dysfonctionnements d’un certain nombre de leaders ? Cela ne devient-il pas une forme de nécessité vitale pour le bon fonctionnement de nos entreprises et nos institutions ? Non seulement pour les leaders mais aussi et surtout pour engendrer une évolution positive sur le monde de manière générale et sur la vie quotidienne des gens de manière particulière. Comment serait notre société et notre vie si nos leaders étaient « sains et sereins », bien dans leurs “états d’être” et dans leurs valeurs (équilibre tête-corps-coeur) ?!

Comment, en effet, rester connecté au sens de ses actions, agir en conscience, avec responsabilité et de manière cohérente dans une période où nombre d’entre nos leaders souffrent d’une forte déconnexion à eux-mêmes ? Déconnexion qui se répercute dans leurs liens avec le monde extérieur.

Une invitation à ÊTRE plutôt qu’à s’épuiser pour tenter de PARAÎTRE

Quel serait le 1er pas ?

Des réponses peuvent être apportées pour accompagner l’accélération des changements qui génèrent la perte généralisée des repères actuels corrélatifs à l’usure de nos vieux schémas de pensées. Leaders fortement déconnectés de certaines réalités ; citoyens en souffrance, persuadés que leur malheur ne provient que de l’extérieur…. Ces constats nous invitent à une nécessaire évolution de conscience et de nos modes de pensées et d’agir, en cessant, tout d’abord, de se faire croire qu’être “des victimes” est notre destinée.

Nous sommes à 100% responsable de la vie que nous avons/menons

Comment interagir dans ce « nouveau monde » si ce n’est en acceptant l’évidence que nous sommes responsable à 100% des résultats que nous obtenons dans notre vie ?

Il apparaît presque urgent que nous nous engagions avec honnêteté et humilité dans un processus d’évolution de conscience et de croissance personnelle pour faire face aux responsabilités auxquelles le “nouveau monde” nous invite à faire face avec agilité.

Plutôt que de craindre de se remettre en cause, pourquoi ne pas chercher à mieux se comprendre et à s’appréhender ?! Avoir peur des “autres”, n’est-ce pas le signal que nous avons d’abord et avant tout peur de nous-mêmes. Parce que la plupart ne prend pas le temps de faire connaissance avec elle-même. 

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